Certains mots semblent creux, ne puisant en l’espace que de vagues courbures. Posés la pour la forme, ils nous informent toutefois, l’on en entend le sens mais il leur manque l’essence. Oiseaux aux ailes brisées , ils ne volent pas bien haut, ce sont des mots en cages, polis, serrés, cirés, de petits écoliers en rang bien alignés, sur les pages lisses et blanches d’une histoire sans histoire…Ils en oublient de vivre.
D’autres mots nous émerveillent, ils ondulent à l’oreille, et dansent sur la feuille. Bien en chair, ils pénètrent l’espace intime des rêves et des pensées suprêmes, se fondant en images, en lumière, en odeur. On les goûte, on les lape, on les ourle sous la langue où leur saveur pétille. Ils nous titillent les sens et pulsent en fond de cœur, nourrissant de leur pulpe l’âme assoiffée d’espace. Tels sont les mots vivants.
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