Ce matin, je pars en ballade, pas loin, juste à coté, mon appareil autour du cou, le soleil est au rendez-vous. je me régale des gouttes de rosée qui perlent le vert de l'herbe, du chant rouge des feuilles d'automne et même des terrasses de café encore vides mais emplies de lumière .... Je croise en chemin un homme, un Syrien et l'on échange quelques mots sur la photographie, les oiseaux, et sur son pays, Il me dit que d'ou il vient, ce n'est pas la photo ni la poésie et que l'on porte en bandoulière. Hier deux enfants sont venus sonner à sa porte pour lui demander des bonbons et cela l'a fait pleurer, cela l'a fait pleurer de voir de l'innocence et de la joie chez ces enfants.
Puis on a parlé de la guerre. Je ne suis pas les actualités. Mais même lorsque l'on ne suit pas les actualités, il est difficile d'y échapper. Il semblait tellement désolé de toute ces armes qui se vendent , de cet argent qui part dans les balles, de cette escalade de violence.
Que répondre à cela ?
Cet homme pourtant semblait vide de toute révolte, mais pas non plus fataliste. je ne sais dire ce qui émanait de cet être. Une sorte de sagesse ? Il m'a raconté que son père et avant lui son grand père disait qu'un homme, un vrai n'avait rien d'autre a acheter pour sa subsistance, que du sel et du sucre et parfois un peu de café lorsqu'il y avait des invités. Il m'a raconté le miel de son enfance, les champs de blés et les grandes tranches de pain.
Nous nous sommes salué et nous sommes parti chacun de notre coté, je pense qu' il y a de cela un milliard d'années nous nous étions donné rendez-vous à la croisé des chemins pour échanger ces mots. Ces mots m'ont fait du bien malgré les sujets abordés, peut-être parce que j'étais soulagée de ne porter en bandoulière qu'un appareil photo.